NEGOCIATIONS CONVENTIONS COLLECTIVES : Les mauvaises habitudes ont la vie dure…

Publié le par CFDT-FTV

Après que les syndicats aient rencontré Patrick De Carolis (19 février 2010), la Direction était censée corriger le tir de ses propositions concernant les salaires/classifications et le temps de travail. Rien n’est venu avant la reprise des réunions le 4/03/2010. Fidèle à son habitude, la Direction a sorti de sa musette quelques pages rédigées à la va vite dont on peut se demander si elles ne sont pas pires, en fait, que les propositions initiales.

 

Effectivement, le projet de texte concernant les classifications et les salaires était remarquable par son imprécision, son manque de garanties sur ce qu’on peut attendre en matière d’équité et de transparence. Ce qui vient de nous être communiqué est certes, un peu plus précis, mais confirme une régression totale par rapport aux dispositions dont bénéficiaient les salariés dans les textes conventionnels actuels.

 Quelques exemples :

 

- Un salarié se verra garantir une majoration de 10% du salaire minimum de la classe d’emploi qu’il occupe au bout de 8 ans.

- Au bout de 15 ans il bénéficiera d’une majoration de 15%.

Ces augmentations se cumulent avec les propositions de majorations liées à l’ancienneté.

 

Tout cela est bien joli mais ne résiste pas l’examen :

 

- L’acquisition de l’ancienneté est rabotée de plus de la moitié par rapport aux textes conventionnels.

 

- Les échelons automatiques (sans préjudice des mesures individuelles) offraient des garanties supérieures au bout de 8 ans et de 15 ans. Par ailleurs, ils perduraient jusqu’à une trentaine d’années de présence alors que, dans le nouveau système, rien n’est garanti après 15 ans.

 

- Enfin, un salarié qui aurait été embauché (au vu de sa qualification ou de son expérience professionnelle) à un niveau supérieur au minima ne percevrait aucune majoration.

 

- La progression salariale ou les promotions sont soumises à un arbitraire total. En l’absence de commissions paritaires, donc hors de tous critères d’équité et de transparence, tout dépend du bon vouloir du supérieur hiérarchique immédiat. Certes, des comités de suivi ou des possibilités d’appel, par le biais des délégués du personnel, sont prévus, mais une fois que les décisions sont arrêtées, donc en pure perte.

 

Encore une fois, ce sont les salariés les plus anciens qui sont pénalisés, puisque la valeur d’une promotion (7,5% actuellement) décroit en fonction de l’importance du salaire, quelle que soit la catégorie. Par voie de logique, il est normal que les salariés dont la durée de présence dans l’entreprise est importante perçoivent un salaire supérieur à ceux qui ont une faible ancienneté. Faut-il pour autant les pénaliser sur le plan financier, lors du passage à une catégorie supérieure notamment dans l’encadrement ?

 

En conclusion (très temporaire) : France Télévisions doit financer son développement sur le dos des personnels. Les Conventions Collectives actuelles sont jugées trop onéreuses et doivent donc être passées à la moulinette au profit de textes qui assureront un double objectif : réduire les coûts salariaux de manière drastique et rendre les personnels dociles et soumis à leur encadrement.

Il n’y a donc toujours pas d’accroche possible pour engager un débat constructif. Pour la CFDT il est désormais urgent d’élaborer des contres propositions à partir de nos textes conventionnels afin de sortir de la guerre de tranchée dans laquelle se cantonne la Direction. La CFDT est prête à y travailler avec toutes les Organisations Syndicales et à mettre en œuvre les rapports de force nécessaires pour faire aboutir ces revendications.

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