REPRISE DES NEGOCIATIONS JOURNALISTES 6 MAI 2011

Publié le par CFDT-FTV

P. Papet : « Manque plusieurs chapitres dans ce texte : la déontologie, la classification des métiers. Ces 2 chapitres seront discutés et non pas négociés dans un groupe de travail pour nourrir la négociation, gagner du temps et de l’efficacité.

La négo sera discutée dans l’ordre des chapitres.

Sur les PTA de groupes de travail vont également se mettre en place rapidement pour éviter un décalage dans le temps des différentes catégories de personnel ».

Déclaration du SNJ à laquelle s’associe la CFDT-Médias :

 

NEGOCIATION ACCORDS COLLECTIFS

PFLIMLIN VEUT DEPECER LE STATUT

DES JOURNALISTES

 

« Le projet d’« accord collectif pour le personnel journaliste de France Télévisions » envoyé aux organisations syndicales est d’une rare brutalité. Et ce dès le premier article qui prévoit, ni plus ni moins, qu’« aucun journaliste ne pourra en aucun cas se prévaloir du maintien d’avantages

individuels acquis en vertu de l’avenant audiovisuel » à la CCNTJ, ni des « usages, engagements unilatéraux et accords atypiques ».

Certes, c’est un projet d’accord spécifique pour les journalistes mais le projet de la

Direction ne vise pas à remplacer notre avenant. Il vise seulement à le détruire, en le

dépeçant. Ses dispositions vont installer la peur et la violence sociale au coeur des

rédactions.

Il est quasiment mot pour mot, celui que Patrick de Carolis avait déjà essayé de nous

imposer l'année dernière.

Disparition de toutes les commissions paritaires, remplacées par des instances sobrement intitulées « de régulation » sans autre pouvoir que d’enregistrer les décisions arbitraires des chefs, grands et petits, des « commissions de suivi » réduites aux salaires – fini l’emploi et les mutations ou, pour la discipline, « d’appel » (qui ne peut fonctionner que pour les sanctions les plus dures,

l’avertissement et le blâme avec inscription au dossier relevant désormais, de manière

discrétionnaire, de la seule hiérarchie). Quant au salarié qui s’estimerait maltraité, il lui est enjoint de se taire pendant… 5 ans, période à l’issue de laquelle il pourra se voir proposer… un bilan de compétences !

Disparition aussi de l’ancienneté professionnelle lorsqu’elle est plus favorable que

l’ancienneté entreprise. Diminution également du plafond qui s’arrête à 20 ans, contre 25 ans dans l’avenant audiovisuel.

Disparition encore des augmentations minimum de 5% pour les promotions pécuniaires et de 7,5 % pour les fonctionnelles. Un maximum de 4% les remplace. Quelle générosité !

Disparition de la grille minimale unique des salaires adossée à l’ancienneté. Remplacée, fonction par fonction, par deux catégories de journalistes, outre le grouillot de base, le « confirmé » (par qui ? Y-aurait-il un évêque qui s’ignore à la Direction ?) et l’« expert », véhicule utilitaire bien connu et dont on ignore comment il le devient.

Quant aux fonctions, une seule constante : le journaliste, du rédacteur-reporteur au grand

reporteur en passant par le JRI, est « multi-supports et multi-formats », en attendant sans doute, comme le couteau suisse d’être multi-fonctions puisque la Direction affirme que ces fonctions et leurs définitions peuvent « évoluer » du jour au lendemain.

Disparition de la partie déontologie et principes professionnels. La direction, qui avait promis de ne pas toucher à l'existant, renvoie maintenant la discussion sur ces dispositions essentielles pour les journalistes à des « groupes de travail », dont certains relèvent de comités « Théodule », inspirés par une hiérarchie qui les surveille et les contrôle étroitement.

N’existe même plus dans ce projet de texte la charte SNJ de 1918 / 38 qui est notre référence depuis toujours en matière de déontologie. Elle figurait dans le projet Carolis.

Enfin, inutile de penser pouvoir vous réfugier derrière votre contrat de travail pour échapper à la violence de ce projet. Il suffit de lire ce que prévoit la Direction :

« Constitue un licenciement pour motif économique le licenciement effectué par l’employeur pour un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne du journaliste résultant d’une suppression ou transformation d’emploi ou d’une modification d’un élément essentiel du contrat de travail refusée par le journaliste, consécutives notamment à des difficultés économiques ou à des mutations

technologiques » (Art.10/3.1).

Les plus anciens ont connu en 1974, « la commission de la hache », verrons-nous bientôt surgir la commission « charrette » ?

Une chose est sûre : ce texte n’est pas un texte de négociation, c’est une provocation

irresponsable et revancharde de la part de ceux qui n’ont jamais digéré les garanties pour la déontologie et les acquis sociaux qui permettent un bon exercice de la profession,

arrachés par les syndicats après l’alternance de 1981.

Le SNJ entend bien parer ce coup porté à nos valeurs car il se veut mortel, bien au-delà de notre seule profession.

Notre mission d'informer, au coeur du Service Public, nous interdit de renoncer aux

conditions qui nous permettent de mettre à l'antenne une information de qualité : c'est-à dire: honnête, complète, pluraliste et indépendante

Une mobilisation de tous s’impose pour stopper ce qui pourrait être une sinistre farce s’il ne s’agissait d’une authentique déclaration de guerre sociale. »

 

CFDT : Pour compléter ce qui vient d’être dit et regarder de plus près certains « détails » de ce que vous nous proposez, vous tentez d’arrondir quelques angles de la version De Carolis; mais la pièce reste meublée à l’identique : carrière dans les seules mains du N+1, moins d’automatismes et pas de contraintes de corriger les écarts de carrières pour l’employeur, des promotions fonctionnelles et salariales  découpées au hachoir. Vous préconisez l’avènement du journaliste pluri-qualifié qui enchainerait les tâches techniques, deviendrait donc un journaliste PTA et exercerait donc un métier technique. Il y a des salariés avec une convention et des garanties pour cela. Enfin tout cela est articulé part une gestion RH que l’on peut utiliser de manière assez perverse. Entretien individuel annuel aux notions indéfinies, observatoire des métiers qui pourrait proposer de nouveaux métiers mais aussi d’en supprimer, journalistes pluri-qualifés et enfin insertion dans la convention du licenciement économique. En 65 Mitterrand publiait le coup d’état permanent, on a le sentiment que vous le paraphrasez en inventant le plan social permanent. Ces mesures dans ce contexte actuel nous paraissent dangereuses.

 

Patrice Papet :

Nous sommes au début d’une négociation et je n’ai pas peur de dire que tout peut se discuter. Un texte est là pour évoluer, je n’ai pas de blocage. Si on veut avancer on doit le faire pas à pas, traiter les sujets les uns après les autres.

Sur les principes professionnels j’ai proposé un groupe de travail qui se réunirait durant les négo et qui pourrait les nourrir.

Sur les fonctions, je crois que si on ne fait pas évoluer les contenus des fonctions on sera rattrapé par la réalité. Il faut qu’on en parle. L’articulation avec le multimédia, tout journaliste est un journaliste multimédia. Il y aura sûrement des emplois dédiés au numérique mais à la marge car tous les journalistes doivent intégrer des fonctions numériques. Je vais demander à T. Thuillier et Bruno Patino de venir en débattre avec vous dans les jours qui viennent.

Sur les commissions paritaires ma position est claire, la direction décide des évolutions de carrières et les partenaires sociaux, informés, peuvent faire des propositions et faire appel. 

 

  CFDT : Sauf que nous jouons le rôle de la voiture balai, on donne notre avis quand tout est déjà décidé et que nous n’avons accès qu’à des informations parcellaires à savoir qui vient d’être promu et qui n’an pas été promu depuis 5 ans. Ente les deux rien, impossible pour nous de dégager des moyennes de carrière.

P. Papet : En ce qui concerne les pourcentages d’augmentations salariales, je pense objectivement qu’il n’y a pas assez de mesures chaque année. On peut opter pour plus de promo d’un montant un peu inférieur.

A propos du temps de travail on règlera ça pour les journalistes et les PTA d’ici la fin de l’année. »

 

SNJ : au niveau du calendrier il est clair qu’on ne pourra pas négocier tout cela avant fin juin. Nous proposons que l’on négocie chapitre par chapitre et que l’on signe un accord d’entreprise chaque fois qu’un châpitre est négocié et qu’il convient aux deux parties. Ca nous permet d’avancer.

P. Papet : je ne suis pas contre que l’on puisse définir des thèmes prioritaires et négocier plus tard les textes communs journalistes PTA, mais je n’ai pas dit que je repoussais l’échéance de juin. Nous feront régulièrement le point.

 

CFDT :Bon nous allons voir ce que tout cela va donner et mesurer ce que veut dire votre expression « tout est négociable ». Cependant, si nous prenons votre point de départ, cela veut dire qu’au mieux, après une excellente négociation de notre part où nous serions très, très bons, nous obtiendrions… ce que nous avons déjà. En fait, d’un point de vue purement politique, vous ne nous posez pas de problème car vous souhaitez couper ou rogner sur nos acquis ; mais nous ne voyons rien en contre partie pour l’instant. Où est votre proposition forte qui créerait le débat chez nous ? Pour l’instant nous ne la voyons pas. Nous avons lu un texte qui pour l’instant nous place dans une position uniquement défensive.

 

Les priorités de négociation définies :

Principes professionnels

Fonctions

Evolution et filières de l’info

Grilles salariales

Droits d’auteurs

Retraites

Congès sans solde et absences diverses notamment pour formation

 

Prochain rendez-vous jeudi 12 mai.

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