- CONVENTION COLLECTIVE - Où va la Direction ?

Publié le par CFDT-FTV

Dès la reprise des négociations, hier après-midi, la Direction a été interpellée par toutes les organisations syndicales qui s’interrogent, avec des analyses assez convergentes, sur la proximité de l’échéance imposée par Patrick DE CAROLIS, sur la méthode suivie par les patrons pour négocier, et sur l’absence totale de résultats après 11 mois de débats.

 

Le passage a un rythme quotidien ne paraît pas une fin en soi si la Direction continue d’éviter de répondre aux questions posées, se contentant de les mettre « en stock », ce qui interdit concrètement toute avancée ou amène inévitablement à revenir sur ce qui a été débattu. Quand on sait, de plus, que le but de la manœuvre est « de raboter » tous les accords pour faire des économies sur la masse salariale, on en vient à se demander si cette comédie a encore du sens.

Il a donc été demandé à la Direction que, désormais, les questions et revendications présentées par les organisations syndicales reçoivent des réponses immédiates. Ainsi donc, nous attendons, et de manière concrète, de voir quelle suite sera donnée au dossier de l’organisation et de la durée du travail qui n’est d’ailleurs toujours pas achevé.

 

A plus long terme, il importe aussi que la Direction soit claire par rapport à l’échéance du 7 juin 2010 puisque, à l’unanimité, les organisations syndicales estiment qu’il sera impossible de parvenir à un accord à cette date.

Comme on pouvait le craindre, la Direction tente une fois de plus de brouiller les pistes en affirmant qu’elle recherche tous les moyens d’aboutir à un accord de base sur les points les plus importants ! Cela veut déjà dire que l’ensemble du texte conventionnel ne sera pas terminé. Par ailleurs, quels sont les points les plus importants ? Salaires et classifications, par exemple ? Qui peut penser une seconde qu’on aura bouclé le plus gros morceau et surtout celui qui suscite la plus grande opposition entre le projet de la Direction et les intérêts des salariés !

 

Pour sa part, la CFDT a clairement demandé à la Direction de préciser ce à quoi elle a fait plusieurs allusions sans vouloir donner trop de détails : la négociation d’un accord de substitution. Encore une fois, la Direction s’est dérobée et n’a pas voulu répondre, et surtout sur la préservation des avantages acquis.

 

La Direction craint que, même si un accord est signé après le 7 juin 2010, les salariés souhaitent se prévaloir de leurs avantages acquis, ce qui selon elle compliquerait grandement la gestion des ressources humaines dans toutes ses implications. Cette affirmation constitue un aveu évident sur la qualité du système qu’elle propose. Pourquoi en effet invoquer les avantages acquis si le projet de la Direction revêt la forme d’une « constitution sociale » améliorant la situation de tous les personnels ?

 

Au cours de l’histoire de l’audiovisuel public, jamais les salariés n’auraient revendiqué les avantages acquis lors des changements successifs (éclatement de l’ORTF, négociation de la CCPTA et de l’Avenant audiovisuel des Journalistes) puisque les nouveaux textes les amélioraient.

Pour la CFDT, il n’est donc pas question de se faire piéger par la signature d’un accord partiel de substitution qui revêtirait plutôt la forme d’une subtilisation… des avantages acquis ! Si un accord de prorogation est signé, il faudra donc bien s’assurer que celui-ci reconduit, tant les textes collectifs (CCPTA, Avenant audiovisuel), que les accords d’entreprise sans lesquels il est impossible de fonctionner concrètement dans tous les aspects de la vie professionnelle de France Télévisions. De même, cet accord doit maintenir, sans la moindre ambiguïté, les avantages acquis puisque rien ne garantit qu’à l’issue de la période de prorogation, un nouveau texte soit conclu ou améliore la situation des salariés.

 

Une suspension de séance jusqu’à la reprise des débats, ce matin à 9h30, a été demandée pour permettre à la Direction de répondre à ces divers préalables. La CFDT partage le point de vu général sur l’impossibilité de poursuivre les négociations sérieuses et concrètes avec une Direction qui refuserait perpétuellement les vrais débats.

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