Grève du 14 mars 2010 : Position de la CFDT

Publié le par CFDT-FTV

Avant même la création officielle de l’entreprise unique France Télévisions, la CFDT avait déjà alerté les personnels sur les effets négatifs qu’elle pouvait entraîner, tant sur le plan des objectifs, des activités, des structures et de l’emploi que sur le maintien des garanties sociales et conventionnelles.


Dès la mise en place des chantiers de synergie, plusieurs syndicats s’étaient mobilisés contre un passage en force qu’on pouvait pressentir et qui a été confirmé par la suite lors de la prétendue information/consultation du CCE. Certes, un accord de méthodologie a accompagné la restructuration, mais la Direction de France Télévisions a brouillé les pistes et, par le biais de procédures relevant plutôt de la prestidigitation que d’un réel souhait d’informer et de consulter les instances, a privé les CE et les CHSCT de toute lisibilité et de toute possibilité d’intervention sur de profonds changements, tant sur le plan des services que des salariés concernés.

De même, la Direction a unilatéralement fixé au 7 juin 2010 la fin des négociations d’un futur accord collectif. Elle n’a cessé de jouer la montre, en produisant les textes les plus importants des mois après le début des discussions et en se bornant à prendre note des observations qui lui étaient faites.

 

Face à ce constat, les personnels ont trouvé des positions et des stratégies divergentes :

 

 

La CGT, accompagnée par FO et la CFTC, a ratifié un accord de méthodologie qui, certes, a attribué des moyens supplémentaires au CCE mais n’a pas modifié le cours prévisible des choses. En effet, en dépit de l’avis négatif rendu par le CCE, la date d’effet de la restructuration n’a pas bougé, de multiples changements n’ont pas été clairement présentés aux instances qui n’ont pu exercer leurs prérogatives. La CGT elle-même reconnaît que la Direction n’a tenu aucun compte des observations qu’elle avait fournies par le biais des commissions ad hoc.

Aujourd’hui, les choses se précipitent et la Direction ne s’embarrasse même plus de précautions en refusant, carrément, de consulter les CE et les CHSCT.

 

 

 

 

 

 

A quelques semaines de l’échéance unilatéralement fixée, il est désormais impossible d’envisager sérieusement qu’un texte puisse être conclu tant l’étendue et la complexité des points à négocier reste entière.

Les 6 organisations avaient déjà demandé un report de la date butoir des négociations, mais la CGT n’y avait pas été favorable, pas plus que la Direction, d’ailleurs. Le même scepticisme avait d’ailleurs été manifesté par la CGT quant aux chances d’aboutir du contentieux sur le délai de survie de la Convention Collective des PTA.

 

Au nom de l’unité syndicale, la CGT a décidé de déposer un préavis de grève illimité à compter du 14 mars prochain afin d’utiliser  la pression possible d’un black-out sur les élections régionales. S’il est vrai que plusieurs réunions sont intervenues, elles n’ont pas permis de parvenir à un consensus sur cette opération.

 

Au cours de son conseil syndical du 2 mars 2010, la CFDT a longuement débattu des enjeux à défendre et des moyens à mettre en œuvre, y compris par un préavis éventuel lors des régionales. A la quasi unanimité des délégués (seul deux centres y étaient plutôt favorables), il a été décidé de ne pas s’associer au préavis déposé par la CGT pour les raisons suivantes :

 

Par ailleurs, s’il existe un consensus pour rejeter le projet de la Direction, il n’existe pas encore de contre-projet précis élaboré par les organisations syndicales. Dire qu’il faut négocier à partir des textes existants n’est plus suffisant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le prochain CCE sera l’occasion de vérifier que la Direction bafoue l’accord qu’elle a signé, en refusant désormais catégoriquement de consulter toutes autres instances que le CCE sur les changements intervenus sur le plan local. Des actions judiciaires seront certainement plus efficaces qu’un préavis de grève dans ce domaine.

 

Il serait regrettable que le service public, de par sa mission régionale, soit absent de ce débat en laissant le privé occuper un terrain sur lequel l’actionnaire fait tout pour lui laisser le champ libre.

 

 

L’unité syndicale, si elle est souhaitée par les personnels, doit se construire à partir de positions partagées et discutées. D’ores et déjà, 6 organisations travaillent dans le même sens depuis des mois. La CGT ne partage pas leurs analyses, ce qui est son droit, mais elle ne saurait s’approprier l’expression des salariés, comme elle le fait actuellement. Par ailleurs, FO et la CFTC, faute d’unanimité, ont décidé de s’abstenir et ne se sont pas jointes à ce préavis de grève.


Pour la CFDT, la porte n’est pas fermée et elle reste disposée à discuter et à débattre autant qu’il le faudra, tant sur le fond des problèmes, que sur les moyens à mettre en œuvre pour les résoudre.

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