Négociations Conventions Collectives : Double pirouette avant, triple salto arrière !

Publié le par CFDT-FTV

Décidément, la CGT ne manquera jamais de nous étonner ! Les salariés ont pu apprécier le parcours plutôt sinueux du syndicat « majoritaire » depuis la mise en place de l’entreprise unique, tant sur le plan de la réorganisation que sur celui de la Convention Collective.

 

Un peu d’histoire : dans un tract du 31 mars 2009 (« Les protagonistes s’observent : un premier coup pour rien »), la CGT écrit : « De façon plus anecdotique, certains syndicats ont annoncé des procédures contre le comité de groupe (Cgc), demandé un avenant à l’accord coordonnateur (Snj autonome), affirmé que les délais de négociation du statut unique étaient de 39 mois (Cfdt) ou que l’élargissement des prérogatives du comité de groupe (pourtant prévu par la loi) était illégal… Pas sûr que les salariés profitent de l’actuelle situation de déstabilisation que connaît l’entreprise.

Elle sert avant tout les ennemis de France télévisions qui misent sur son affaiblissement durable. Il nous semble que les salariés attendent des syndicats qu’ils jouent pleinement leur rôle, qu’ils soient porteurs de projets constructifs, sans se réfugier derrière des manœuvres dilatoires ». Déjà, la CGT assumait donc son rôle d’accompagnateur bienveillant à la stratégie DE CAROLIS, s’identifiant même à l’entreprise et diabolisant les syndicats qui ne faisaient pas autre chose que défendre les salariés face à une réforme dangereuse et destructrice des acquis sociaux ! N’étant pas à une contradiction près, la CGT a ensuite fait semblant de s’associer au contentieux qu’on entrepris les autres syndicats, tout en gardant un pied dehors, un pied dedans, comme le dit d’ailleurs un de ses derniers tracts (« stratégie des deux fers au feu »).

 

Donc, tout en intervenant volontairement à reculons, tant en première instance qu’en appel, la CGT était néanmoins prête à signer un accord de substitution dont nous avions dénoncé les dangers et les insuffisances. La victoire acquise, la CGT n’hésite pas à la revendiquer intégralement. Mieux encore : dans son compte-rendu de la première réunion de reprise des négociations, la CGT n’hésite pas à revendiquer pour elle seule (on se demande même si d’autres syndicats étaient présents à la séance) la remise en cause du préambule de la Convention Collective qu’elle avait accepté de signer tel qu’elle dans le projet de substitution, qui heureusement, n’a pas vu le jour en raison de la victoire en justice. Ce texte faisait en effet partie des acquis sociaux que la CGT voulait engranger ! 

 

Rétablissons maintenant le cours du film : Tous les syndicats ont dénoncé la rédaction de ce préambule dont la finalité consistait davantage à justifier la réforme qu’à mettre en avant un statut protecteur des salariés. Ils ont donc demandé à retirer du texte les références à la loi et à la réorganisation imposée aux personnels. Ils ont aussi demandé à ce que soit modifiée la finalité qu’assigne la Direction à la Convention Collective, celle de favoriser le fonctionnement de l’entreprise unique (on croirait de la prose CGT !) en rappelant le caractère social et protecteur que doit revêtir un statut collectif. Plusieurs syndicats (dont la CFDT) ont ensuite rappelé à la Direction que le texte ne mentionnait plus aucune référence aux activités de production et de fabrication, toutes deux essentielles à la mise en place d’un cahier des charges ambitieux et au maintien de toutes les activités à tous les niveaux de l’entreprise (local, régional, national et ultramarin).

 

Un nouveau calendrier de négociations a été établi, mais on peut déjà affirmer que les discussions sur les thèmes les plus essentiels du statut collectif ne reprendront qu’après les congés estivaux, le temps restant à courir jusqu’au 13 juillet 2010 (date d’interruption des négociations) devant intégrer plusieurs négociations : Intéressement  NAO (emplois et salaires)  Institutions Représentatives du Personnel (CE, DP, CHSCT) avec la perspective d’élections en fin d’année  Pour les syndicats signataires du préavis du 4 juin 2010, négociation du dossier disparités salariales.

 

Comme elle l’a toujours fait, la CFDT continuera d’informer les personnels de ce qui se passe réellement dans les négociations, en ayant une démarche cohérente et partagée avec d’autres organisations, et en toute transparence avec les salariés, le but affiché n’étant aucunement de rester l’interlocuteur privilégié de la Direction ou d’obtenir une hégémonie syndicale dans un contexte où la confusion des genres risque d’avoir de très mauvais effets sur les acquis des salariés.

Publié dans Tracts

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